Soutien à domicile : Les personnes en perte d’autonomie devront financer les mesures gouvernementales annoncées

Communiqués

18 août 2020


 

Québec, le 18 août 2020 – À la suite des lenteurs administratives rendant impossible, encore à ce jour, la réclamation des sommes annoncées pour le soutien à domicile, le Réseau de coopération des entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD) demeure perplexe face à l’annonce faite par le gouvernement du Québec aujourd’hui. Plus de quatre mois après l’annonce de l’octroi de primes d’exposition clinique de 8 % pour les préposées d’aide à domicile en contexte de la COVID-19, les entreprises d’économie sociale en aide à domicile sont toujours sans réponse sur la façon dont elles pourront réclamer les sommes promises par Québec.

Bien que le Réseau de coopération des EÉSAD salue l’objectif annoncé aujourd’hui par le gouvernement du Québec d’offrir des services de soutien à domicile adaptés aux besoins des usagers lors de la deuxième vague, la lenteur administrative de la machine gouvernementale fragilise le modèle de soutien à domicile et déstabilise les 100 EÉSAD du Québec. Le Réseau de coopération des EÉSAD somme le gouvernement du Québec de régler rapidement la mécanique de réclamation des primes d’exposition clinique de 8 % avant qu’une deuxième vague frappe le Québec. Sans cela, l’accès aux services pourrait être compromis.

 

Chez moi pour la vie

Le Réseau de coopération des EÉSAD constate que le gouvernement du Québec parle enfin de soutien à domicile comme d’une solution tangible afin d’assurer la santé et la sécurité des personnes en perte d’autonomie ou ayant des limitations fonctionnelles dans ce contexte de pandémie. Après avoir travaillé de façon proactive et après avoir sensibilisé les autorités gouvernementales à l’importance du soutien à domicile au Québec depuis des mois, le gouvernement du Québec entend finalement raison et affirme que les ressources nécessaires seront disponibles pour la population du Québec lors d’une deuxième vague. Cependant, le directeur général du Réseau de coopération des EÉSAD, M. J. Benoit Caron, met en doute que ces promesses se concrétisent réellement.

La situation actuelle et la pertinence du soutien à domicile en cette période de pandémie illustrent la nécessité d’opter pour un choix de société favorisant le vieillissement de la population. Les EÉSAD encouragent et demandent au gouvernement du Québec de bonifier ces investissements afin de prendre rapidement un virage concret et majeur vers le soutien à domicile. « Chez moi pour la vie », c’est le souhait de millions de Québécoises et de Québécois qui veulent vivre et vieillir chez eux dans le bien-être de leur maison ou de leur appartement; les ressources nécessaires doivent donc être au rendez-vous.

 

Un rappel sur les primes d’exposition clinique de 8 %

Rappelons que le 17 avril dernier, le gouvernement du Québec annonçait une bonification de 8 % du salaire des préposées d’aide à domicile (PAD), rétroactivement au 13 mars, qui étaient toujours à pied d’œuvre lors de cette pandémie, soit plus de 4 000 PAD. Quelques semaines plus tard, le ministère de la Santé et des Services sociaux restreignait les critères de cette annonce aux heures achetées et payées par les centres intégrés, ce qui représentait moins de 50 % des heures de services rendus par la plupart des EÉSAD durant la période liée à la pandémie de la COVID-19.

À la suite de plusieurs représentations du Réseau de coopération des EÉSAD afin de faire respecter l’engagement pris lors de l’annonce initiale, le gouvernement du Québec a finalement donné gain de cause aux EÉSAD et a confirmé que la prime d’exposition de 8 % serait applicable pour l’ensemble des heures réalisées, qu’elles soient référées ou non par les centres intégrés. Neuf semaines plus tard, le ministère est toujours incapable d’indiquer aux EÉSAD le mécanisme par lequel elles pourront obtenir ces sommes. L’ensemble des EÉSAD doivent encore aujourd’hui assumer seules ces bonifications touchées par leurs préposées d’aide à domicile et certaines d’entre elles doivent assumer des montants de plusieurs dizaines de milliers de dollars. Sans l’obtention immédiate de ces sommes, les EÉSAD n’auront d’autre choix que de les faire assumer par leurs usagers, ce qui est inamissible selon le directeur général du Réseau de coopération des EÉSAD, M. J. Benoit Caron.

 

À propos du Réseau de coopération des EÉSAD

Le Réseau de coopération des EÉSAD représente les entreprises d’économie sociale reconnues aux fins du Programme d’exonération financière pour les services d’aide domestique (PEFSAD). Les EÉSAD sont présentes dans les dix-sept régions administratives de la province. Ces entreprises qui sont administrées principalement par et pour leurs usagers et exploitées à des fins non lucratives sont des organisations de proximité ancrées et voulues par leurs communautés. Elles offrent, par l’entremise de leurs 8 700 préposées d’aide à domicile, plus de sept millions d’heures de services à 100 000 personnes, dont près d’un million d’heures pour les services d’assistance à la personne. Si vous désirez en savoir plus sur les EÉSAD et le PEFSAD, nous vous invitons à visiter le portail Web : https://aidechezsoi.com